Traduire des vidéos de formation (e-learning)

Quand vient le temps de traduire des vidéos de formation, deux choix s’offrent au concepteur : le sous-titrage ou la narration. En général, le sous-titrage sera moins coûteux, mais la narration comporte beaucoup d’avantages s’il est important que le participant demeure bien concentré sur l’image à l’écran. En fait, la narration favorise la plupart du temps un meilleur apprentissage.

Et il est possible de réduire les coûts, les délais et les problèmes en adoptant les pratiques exemplaires suivantes.

Prévoyez plus de mots

Bon nombre de messages occupent plus d’espace à l’écrit une fois traduits dans une autre langue. C’est ce que nous appelons le « foisonnement ». Le même principe s’applique en narration vidéo. Ainsi, une communication traduite en espagnol sera de 20 % à 30 % plus longue que l’original en anglais. Si vous souhaitez que les deux vidéos aient à peu près la même durée, adoptez un débit de voix lent dans la langue d’origine. Assurez-vous également que votre partenaire de traduction dispose de l’expérience nécessaire pour traduire les scénarios de la façon la plus succincte possible.

Gérez la synchronisation

À un certain moment, vous devrez intégrer les différentes composantes de votre vidéo, une fois traduites. Il vous faudra alors synchroniser l’audio et la vidéo.

Insérer des points de repère dans la chronologie de la vidéo d’origine vous fera épargner beaucoup de temps à l’intégration. Ces points de repère servent à indiquer le moment où un mot particulier doit correspondre à une image à l’écran. Les concepteurs de formations n’y ont pas toujours recours, a fortiori si aucune traduction n’a été planifiée. D’autres l’utilisent, mais pas toujours de façon ordonnée, ce qui peut mener à la présence de points de repère inutiles. Ces cas étireront inutilement le processus d’intégration.

Soignez la prononciation

Des problèmes de prononciation peuvent nécessiter la correction d’un extrait après l’enregistrement audio initial. Ce genre d’opération s’avère souvent long et coûteux. Voici quelques éléments du texte à lire auxquels il faut prêter une attention particulière :

  • Noms d’entreprises et noms de marques : certains noms de marque ou d’entreprise auront une drôle de résonnance s’ils sont prononcés avec l’accent du locuteur cible. Il arrive aussi qu’en essayant trop fort de dire un nom avec l’accent d’origine, on obtienne une prononciation étrange. Le mieux, c’est de prononcer le nom de la façon la plus naturelle possible.
  • Emprunts à une autre langue : vos narrateurs auront besoin de connaître la prononciation de certains emprunts, notamment les termes scientifiques ou techniques.
  • Sigles et acronymes : la prononciation des sigles et des acronymes constitue souvent une source de difficultés. Faut-il épeler chaque lettre ou plutôt les prononcer comme un seul mot?

Votre organisation devrait établir d’avance la prononciation correcte des noms de produit et des acronymes. Au besoin, le responsable du projet de traduction rédigera des instructions à cet effet.

La récente technologie de synthèse texte-parole (text-to-speech, ou TTS) introduit également des problèmes ou des erreurs de prononciation des noms, des marques et des termes rares. Bien qu’elle constitue une façon économique de traduire une vidéo, elle produit encore aujourd’hui des résultats qui irritent certains auditeurs par son expression quelque peu « robotique ». Si, malgré tout, vous souhaitez l’utiliser, adaptez le texte à synthétiser afin d’obtenir des prononciations adéquates.  

Faites relire le texte dans la région ciblée

Le gestionnaire du projet de traduction doit anticiper et prévenir les erreurs qui pourraient survenir au studio d’enregistrement ou durant l’intégration des composantes. Il serait tentant de croire qu’il vaut mieux attendre la fin du projet avant de solliciter vos collègues dans la région ciblée pour leur demander leur avis. Pourtant, la relecture du scénario par vos collègues de la région en question avant l’enregistrement des voix revêt une importance capitale, car modifier la narration après cet enregistrement est une opération longue et coûteuse.

Durant cette relecture dans la région ciblée, les réviseurs choisis doivent disposer de l’expertise nécessaire afin de commenter de façon pertinente la prononciation des termes techniques et des acronymes. Le temps constitue également un enjeu : il importe que les réviseurs se limitent à « corriger » le scénario et non pas à l’« améliorer ». Autrement dit, les réviseurs ne devraient apporter des changements que pour corriger des erreurs, sans retoucher la structure du scénario. L’équipe de traduction a déjà tenu compte des points de repère et cherché à réduire au minimum le foisonnement. Les « améliorations » risquent de compromettre leurs efforts.

La traduction de vidéos de formation est une opération complexe rassemblant de nombreuses composantes. Toutefois, les spécialistes s’entendent pour dire que la formation et le perfectionnement professionnel au moyen de vidéos multilingues facilitent l’apprentissage et donnent de meilleurs résultats. Les gens apprennent mieux dans leur propre langue. Encore faut-il s’adjoindre un partenaire de traduction compétent pour veiller à ce que les vidéos produisent l’effet escompté.