Dix mythes à propos de la qualité d’une traduction

Nataly Kelly, coauteure du livre Found in Translation, a écrit un article bien connu dans le monde de la localisation : « Ten Common Myths about Translation Quality ». L’autrice y décrit 10 pratiques couramment utilisées par les clients inexpérimentés pour s’assurer de la qualité d’une traduction. En réalité, ces pratiques peuvent affecter négativement la qualité d’une traduction et vous faire perdre de l’argent. Retenez bien ces importants arguments.

Mythe no 1 : Il est préférable de faire affaire avec un grand cabinet de traduction.

À moins de travailler pour une multinationale, un grand cabinet de traduction n’aura pas le même intérêt à s’occuper de vos affaires qu’une entreprise de taille plus modeste. Évitez de choisir l’agence internationale dont le nom s’affiche tout en haut des résultats de votre barre de recherche. Choisissez une entreprise qui prendra le temps d’établir vos besoins et qui saura s’ajuster à vos demandes précises. Les éléments clés à prendre en compte sont les suivants : l’expérience de l’entreprise, les témoignages de clients, la présence d’un processus d’assurance qualité éprouvé et le désir de travailler avec votre société.

Mythe no 2 : Un seul traducteur suffit.

Vous faites appel aux services d’éditeurs et de rédacteurs lorsque vous rédigez du contenu important. Le même processus devrait être appliqué aux documents traduits. Même les meilleurs traducteurs ne sont pas à l’abri des coquilles. Pour obtenir un produit d’une qualité optimale, assurez-vous que les services d’un réviseur sont inclus dans votre tarif. Choisissez un cabinet certifié ISO 17100 qui, forcément, doit traduire et réviser votre contenu en deux étapes distinctes et au moyen de professionnels qualifiés. Et assurez-vous que ce cabinet dispose d’un processus d’assurance qualité à l’interne.

Mythe no 3 : Travailler avec plusieurs cabinets de traduction améliore la qualité générale de vos traductions.

Au contraire! Travailler avec le même cabinet est une bien meilleure option. À la longue, votre partenaire deviendra votre spécialiste. Il connaîtra par cœur toutes vos préférences terminologiques et stylistiques. Et il se servira d’une mémoire de traduction exclusive à votre entreprise afin d’assurer l’uniformité des projets et d’éviter les dépenses inutiles quand le contenu se répète. Pour profiter de ces avantages, faites appel aux services d’un seul fournisseur pour tous vos besoins de traduction.

Mythe no 4 : Faire réviser par un deuxième cabinet donne une meilleure qualité. 

Il est difficile de juger de la qualité d’une traduction quand on ne comprend pas la langue source ou la langue cible. Pour pallier ce problème, certains clients confient la révision d’un texte traduit à un second cabinet indépendant. Mais, si vous ne connaissez pas la langue, vous n’êtes pas plus avancés : comment saurez-vous si le réviseur aura mis le doigt sur les vraies erreurs linguistiques? Il peut très bien s’agir de corrections « préférentielles » ou purement stylistiques. Il faut également savoir reconnaître si les erreurs soulevées par le second fournisseur étaient pertinentes ou simplement faites par intérêt, parce qu’il veut vous convaincre de faire affaire avec eux. En cas de doute, faites appel à un réviseur à l’interne soigneusement sélectionné pour juger de la qualité du texte.

Mythe no 5 : Une « rétrotraduction » effectuée par un deuxième fournisseur permet de vérifier la qualité d’un texte.

On parle de rétrotraduction lorsqu’un texte en langue cible est traduit de nouveau vers la langue source. Il suffit ensuite de comparer les deux documents dans la langue du document source et de demander aux deux traducteurs de corriger les écarts. La rétrotraduction doit être menée de façon méticuleuse. Si vous ne savez pas vraiment comment relire une rétrotraduction, vous risquez de trouver des « erreurs » qui n’en sont pas vraiment. Les différences peuvent découler d’ambiguïtés se trouvant dans le texte source et non d’erreurs de traduction. Pour revenir au mythe numéro 4, comment allez-vous vous assurer que le second fournisseur n’a pas introduit de nouvelles erreurs dans la retraduction?

Si votre projet nécessite une rétrotraduction, confiez cette tâche à un seul et unique partenaire afin d’éviter tout écart d’uniformité. Évitez à tout prix de mettre le texte dans Google Translate pour ensuite le comparer au document source. Certains clients ont commis cette erreur et cela a causé une perte de temps monumentale, autant pour eux que pour nous.

Mythe no 6 : Demander à vos employés bilingues de commenter la traduction.

Le succès de cette pratique dépend de la personne à qui vous demandez ce service. Une personne bilingue n’est pas nécessairement qualifiée pour juger de la qualité d’une traduction. Ce n’est pas parce qu’une personne parle une langue qu’elle possède de grandes compétences linguistiques. Si vous demandez à l’un de vos employés de réviser une traduction, fournissez-lui des consignes détaillées expliquant quel genre de corrections sont visées. Avant de choisir un réviseur, jetez un œil sur nos conseils en matière de relecture locale.

Mythe no 7 : Un contrôle de qualité de la traduction suffit.

Pour réaliser un travail de grande qualité, les traducteurs ont besoin d’outils de références comme des guides stylistiques et des glossaires. Ces outils servent à mettre le texte en contexte et à prévenir tout quiproquo. La création d’un glossaire bilingue ou d’une base terminologique au début d’un projet permet d’éviter toute confusion relative à une terminologie spécialisée. Fournissez des références utiles à votre traducteur dès le début du projet pour vous assurer d’un résultat à la hauteur de vos attentes.

Mythe no 8 : La qualité du texte source n’a rien à voir avec la qualité de la traduction.

Un texte source de qualité est d’une importance capitale. Les traducteurs ont besoin d’un texte source bien écrit et contenant peu d’ambiguïtés linguistiques. S’il est incohérent, il peut facilement mener à des « erreurs » de traduction. Pour la rédaction de textes techniques, il faut suivre les pratiques exemplaires et utiliser des outils de rédaction technique. Lorsqu’il s’agit de textes publicitaires et créatifs, il est important de fournir au traducteur des renseignements relatifs à l’identité de la marque, au public cible et aux concepts de la campagne.

Mythe no 9 : Les technologies de traduction et Google Translate, c’est du pareil au même.

Pour réaliser un travail de qualité, efficace et uniforme, les traducteurs professionnels utilisent des outils de traduction assistée par ordinateur (TAO). On parle ici de glossaires, de correcteurs orthographiques spécifiques à un pays et de contrôle de la qualité automatique. Vous pouvez en apprendre plus sur les outils de TAO en cliquant ici. Votre partenaire de traduction devrait utiliser des outils de TAO à la fine pointe. Les moteurs de traduction automatique en font partie et s’améliorent petit à petit. Ils peuvent être utiles dans certains cas. Si vous pensez utiliser la traduction automatique, assurez-vous de collaborer avec un cabinet de traduction qui pourra également faire passer le projet sous la loupe de traducteurs humains.

Mythe no 10 : Lorsque vous demandez un devis pour une « traduction », tous les fournisseurs vous offriront les mêmes services.

Si votre entreprise est à la recherche du prix le plus bas, il est facile d’oublier tout le reste. Lorsque vous obtenez les devis de deux entreprises à la réputation semblable, il est important de savoir ce qui est inclus dans le tarif. Est-ce que le service de révision comparative est inclus? La localisation d’images dans le texte? La mise en page ou l’éditique multilingue? La gestion du projet? Si vous ne connaissez pas la réponse à ces questions, il est difficile de faire un choix éclairé. En réalité, la meilleure façon de juger de la qualité d’une traduction est de savoir si celle-ci atteint son objectif premier. Un texte de marketing doit être fluide et stimuler l’intérêt du lecteur. Un texte technique doit être traduit avec précision et justesse. Il doit également présenter une terminologie uniforme et harmonisée au secteur d’activité concerné. Plus vous fournissez de renseignements à l’avance à votre cabinet de traduction, plus celui-ci sera en mesure de vous fournir des traductions qui contribueront à la croissance de votre entreprise.